EN BREF

SES ORIGINES

Le concept de laïcité est très ancien et remonte au 16e siècle lors des guerres de religion ayant ravagé l’Europe. Le combat pour la laïcité se manifeste alors par la tentative d’éloigner les institutions religieuses du pouvoir politique. Pour l’essentiel, la définition juridique de la laïcité remonte à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Cette déclaration affirme à la fois la liberté de conscience comme droit, et le respect de l’ordre public comme devoir. Née dans le tumulte de la Révolution française, la déclaration affirme la notion de citoyenneté, l’égalité de droits et laïcise l’état civil. En 1795, un décret la complète en instituant la séparation des Églises et de l’État. Par la suite, diverses lois françaises viendront la préciser, dont la loi sur la séparation des Églises et de l’État de 1905.

TROIS PRINCIPES ESSENTIELS DE LA LAÏCITÉ

Aujourd’hui, la laïcité est un concept qui peut se traduire sous forme de régime juridique, soit par le biais d’une charte propre, soit par son inclusion dans une charte existante. 

La laïcité repose sur trois principes : liberté de conscience, égalité de droits, universalité du pouvoir public.

Liberté de conscience parce que tout individu est d’abord libre de croire ou de ne pas croire, donc libre d’opter soit pour l’athéisme, l’agnosticisme ou une quelconque religion. L’apostasie, soit le droit de sortir d’une religion, est donc reconnue, ce qui est pourtant interdit par plusieurs religions. 

Égalité de droits, parce que tous les individus sont égaux en droit, indépendamment de leur sexe ou de leurs caractéristiques. 

Universalité du pouvoir public, ce qui veut dire que le pouvoir public (l’État) a pour obligation de promouvoir des valeurs universelles, et non des valeurs propres à un individu ou à une communauté particulière. 

Entrent donc en conflit avec ces principes, par exemple, le fait pour les représentants de l’État d’afficher des signes ou des vêtements porteurs d’une signification religieuse ou le fait, de la part d’individus ou de communautés, de demander des dérogations à des règles citoyennes pour des motifs religieux ou encore, des demandes impliquant une discrimination homme-femme.

La laïcité s’applique donc à l’État et à ses institutions et demande une séparation claire et nette entre le pouvoir étatique et le pouvoir religieux.

Henri Pena-Ruiz est reconnu comme  un grand penseur de la laìcité. Il a publié plusieurs livres sur le sujet, dont le Dictionnaire amoureux de la laïcité. Voyez sa fiche :

BIEN COMPRENDRE OÙ ELLE S’APPLIQUE

Comprenons bien où la laïcité s’applique car cette notion, si mal comprise, peut facilement générer des erreurs de compréhension mutuelle et provoquer des débats inutiles !

Dans son application, la laïcité concerne uniquement l’espace de l’État. Non pas l’espace public ni l’espace privé. Voyons de plus près ces espaces.

L’espace de l’État, appelé aussi espace civique, est celui des institutions publiques comprenant tous les lieux, intérieurs ou extérieurs où s’exerce l’activité de l’État, comme l’Assemblée Nationale, les bureaux du gouvernement, les points de services, les hôpitaux, les tribunaux, les écoles, les cégeps, les universités, etc. Il comprend aussi les lieux des sociétés parapubliques.  Ce sont les lieux où officient les agents de l’État et ceux qui logent des activités financées ou subventionnées par l’État.  

L’espace public est celui  des lieux publics, à savoir tous les lieux du territoire québécois, intérieurs ou extérieurs, accessibles au public, comme les rues, les trottoirs, les parcs, les commerces, les autobus, le Métro, etc.  Certains lieux privés appartiennent aussi à l’espace public : ce sont les centres commerciaux, les restaurants, les commerces, les gares, etc.  

L’espace privé est celui des lieux de résidence, celui des lieux de culte et celui des aires et bureaux appartenant à des sociétés ou des organismes privés où se déroulent des activités conséquentes.

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